la table-ronde a accouché 14 recommandations fortes à l’endroit du Ministère de la justice et celui de la santé pour une amélioration de la qualité des soins de santé en milieu carcéral.

Le vendredi 08 novembre 2019 a eu lieu dans la salle de formation PSUT 2015 de l’Université Professeur Joseph KI ZERBO, une table ronde des acteurs du ministère de la justice, celui de la santé, des organisations non gouvernementales et des intervenants pénitentiaires travaillant dans le domaine de la santé en détention, sur la problématique des soins de santé en milieu carcéral au Burkina Faso.

L’objectif de la rencontre était de contribuer à l’amélioration de la qualité des prestations de soins de santé dans les établissements pénitentiaires du Burkina Faso.
La rencontre a été présidée par le Directeur de la Production Pénitentiaire et de la Formation Professionnelle (DPPFP), l’Inspecteur Divisionnaire Xavier BATIOBO (au milieu), représentant le Secrétaire Général du Ministère de Justice empêché. L’inspecteur BATIOBO avait à ses côtés le Docteur SAVADOGO Saïdou (à gauche), chargé d’études au ministère de la santé et le Docteur Jérôme NTARIMA (à droite), coordinateur –santé du CICR.
Elle a vu la participation des représentants des deux ministères et des partenaires de l’administration pénitentiaire. Au niveau de la Justice, il y avait : la Direction de la Santé et de l’Action Sociale, la Direction de la détention de la sécurité et des Opérations, la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) et la Prison de Haute Sécurité (PHS). Pour le compte du ministère de la santé, on note la représentation de la Direction générale des études et des statistiques sectorielles, le Programme national de lutte contre le paludisme, le Programme sectoriel santé de lutte contre le VIH/Sida et les IST, le programme national tuberculose, les districts sanitaires de Bogodogo, Boulmiougou et Nongremassom.
Les partenaires à cette rencontre étaient Expertise France et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont le conseiller régional en système pénitentiaire CICR-Abidjan, Monsieur Dieudonné KOYENGA.

Dans son propos, Docteur Jérôme NTARIMA a déclaré ceci : « Nous venons de terminer un atelier de formation sur trois jours qui a réuni les agents de santé des établissements pénitentiaires du Burkina Faso. Au cours de l’atelier, ils ont évoqué certaines difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Je pense bien qu’autour de cette table-ronde, on aura des discussions qui vont permettre de résoudre certains problèmes et aussi réfléchir sur comment on pourra relever d’autres défis dans l’avenir. »

Le représentant du SG du ministère de la Justice, l’Inspecteur BATIOBO, a mentionné dans son discours d’ouverture que la loi n°10-2017/AN du 10 avril 2017 contient des dispositions à l’endroit du Ministère de la justice et celui de la santé dont leurs mises en œuvre contribueront à l’amélioration substantielle des conditions sanitaires des établissements pénitentiaires (EP) au Burkina Faso. « Cependant, malgré cette volonté politique les défis restent toujours nombreux notamment l’intégration effective des préoccupations de santé en prison dans les programmes du Ministère de la santé. » a-t-il souligné.

Le Docteur Karim TRAORE, Directeur de la Santé et de l’action sociale a évoqué dans son adresse que : « les problèmes de santé en milieu carcéral ne sont pas suffisamment connus et prise en compte par le Ministère de la santé. En effet, les dispositions de la N°010-2017/AN portant régime pénitentiaire au Burkina Faso notamment dans ses articles 252 à 272 ne sont pas suffisamment vulgarisées ; le personnel de santé est insuffisant en nombre et manque de formation continue ; les infrastructures de santé en prison ne répondent pas aux besoins ; le besoin d’adaptation des outils utilisés dans la collecte des données sanitaires en milieu carcéral se pose avec acuité dans un contexte de morbidité élevée où les pathologies jadis oubliées du milieu extérieur comme le béribéri, la gale… se rencontrent toujours en prison. Au niveau opérationnel, les activités de nutrition santé en détention sont insuffisamment prises en compte dans les programmes du ministère de la santé alors la malnutrition sous ses différentes formes est une réalité en milieu carcéral au Burkina Faso. »

Les participants ont eu droit à des communications suivies d’échanges et de partages d’expériences sur des thématiques comme les principaux défis sanitaires en milieu carcéral ; les normes nationales et internationales en matière d’organisation des soins en milieu carcéral ; l’intégration de la santé carcérale au système national de santé : expériences de la Cote d’Ivoire et du Libéria; et la stratégie d’intégration de la santé en détention au ministère de la santé.

A l’issue de la table ronde, 14 recommandations ont été formulées à l’endroit des deux ministères et de ses partenaires. Le Docteur SAVADOGO a traduit toute la satisfaction et l’engagement du ministère de la santé à accompagner les propositions de la rencontre.

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